Les yeux rivés sur son cellulaire dans l’espoir d’une réponse, Lulu était assis sur le canapé qui tronait au plein centre du salon. La télévision en bruit de fond ne semblait plus attirer son attention. Reviens. Il voulait qu’elle revienne. Oh ça oui, il le voulait. Le voulait tant. Il suffit de quelques textos pour foutre en l’air une relation. De nos jours, les sms sont une forme de torture moderne. Ils ont été inventés pour foutre la merde dans votre beau petit couple. Quelques petits mots échangés et votre fiancée qui vient endosser le rôle de la fouine. La mécanique des relations. C’est alors qu’il décida d’aller se coucher, pensant que ce qu’il était entrain de vivre là n’était qu’un mauvais cauchemar. Et qu’à son réveil, tout serait redevenu comme avant…
Une caresse vint le réveiller. Pris par surprise, il ouvrit les yeux. Son regard se déposa aussitôt sur elle. Elle, Alice. La belle Alice. Il cligna une fois, puis une seconde et une troisième fois avant de réaliser qu’il ne rêvait pas. ‘‘Alice ?...’’ murmura-t-il. Un sourire se dessina sur ses lèvres et aussitôt, il essuya les quelques larmes qui avaient perlé sur ses joues. ‘‘Je…’’. Il se tut, avant de se redresser et s’asseoir sur le lit. ‘‘Pardon…’’ souffla-t-il.

La blonde resta accroupie face au visage inexpressif de son petit ami qui clignait des yeux plusieurs fois. Elle resta muette, incapable de dire quoi que ce soit. « Alice ?... » Elle hocha la tête doucement, de haut en bas. « Je… Pardon... » dit-il tout en s'asseyant sur le lit après avoir essuyé ses joues qui portaient la trace de larmes. « J'suis désolée... Moi aussi... » dit-elle tout en passant son pouce sur ses joues. « T'as pleuré...? » c'était bizarre de se savoir la cause de tant de mal. Elle-même avait les yeux rouges, elle-même avait du mal et son coeur était brisé en milles morceaux, comme si quelqu'un venait de le lui broyer. Elle était désolée d'avoir fait autant de mal à Lulu, tout ça à cause de quelques sms échangés avec une fille détestable. La jeune femme s'assit près de lui, se retourna afin de prendre Lys dans ses bras. « Tu lui as manqué... » dit-elle en plaçant Lys dans les bras de Lulu.

Lulu déposa ses mains sur ses cuisses nues, avant de lever les yeux sur Alice. Elle était accroupie sur le sol, les yeux rivés sur son jeune fiancé. ‘‘ J'suis désolée... Moi aussi...’’ venait-elle de lui dire, tout en passant son doigt sur la joue attristée de Lulu. Et aussitôt, elle reprit la parole en lui demandant s’il avait pleuré. Sans un mot, il haussa les épaules. Pleurer, c’était pour les faibles, aurait-il répondu il y a encore quelques mois. A croire que lui aussi était faible. Il était faible. Lulu Orwell, le faible. Avez-vous lu bien ? F-A-I-B-L-E. Lui, le petit gamin pourri jusqu’à la moelle. Il est faible, il est humain et pas invisible comme il le prétendait. ‘‘Tu me crois maintenant, alors ?...’’ lui demanda-t-il, attrapant la main de la jolie Alice. Cette dernière fit quelques mouvements afin de s’installer au côté de Lulu qui était resté, à présent, silencieux. ‘‘Tu lui as manqué...’’ reprit Alice en mettant le petit bébé dans les bras du jeune homme. Un petit sourire vint illuminer le visage terne du texan. Il vint alors déposer un petit baiser sur le front de Lys, sa fille. ‘‘Ma petite princesse.’’ souffla-t-il au bébé, avant de reporter son attention sur Alice. ‘‘Elle est fatiguée, on devrait peut-être la coucher, non ?’’

« Tu me crois maintenant, alors ?... » Alice baissa la tête. Elle le croyait plus ou moins, oui... Elle n'avait pas d'autre solution de toute façon et au vu de la mine déconfite que le jeune homme affichait, elle ne s'imaginait pas une seconde que celui-ci puisse l'avoir trompé. Lulu avait des tas de défauts mais il n'avait pas fait ça et elle le voyait en plongeant son regard dans le sien pendant seulement quelques secondes. Elle releva les yeux vers Orwell et hocha doucement la tête, un léger rictus sur les lèvres. [...] La blonde jeta un regard au père de son enfant, qui tenait d'ailleurs ce dernier dans ses bras. Il venait de déposer un baiser sur le front de la petite qui avait les yeux grands ouverts et qui ne semblait pas avoir très envie de quitter les bras de son père. « Elle est fatiguée, on devrait peut-être la coucher, non ? » dit-il. Alice n'hésita pas une seconde à répondre par un : « Je te laisse faire, super papa ! » accompagné d'un de ses plus jolis sourires. Elle tendit les bras vers sa fille et déposa un baiser sur la petite joue de celle-ci puis elle se recula et laissa Lulu se déplacer pour mettre leur fille au lit. Elle quitta son jean et son t-shirt pour enfiler une des chemises de son petit ami et s'aventura à son tour dans la chambre de Lys.

‘‘je te laisse faire, Super Papa !’’ venait-elle de lui dire. Lulu s’empressa d’hocher la tête comme pour acquiescer. Il se leva alors, en boxer, reprit sa fille dans ses bras. ‘‘Merci super Maman !’’ répliqua-t-il. Puis il vint déposer un petit baiser sur le front de sa fiancée. Aussitôt, le jeune texan se dirigea vers la chambre de Lys où il allait la mettre dans son petit lit. Chemin qu’il connaissait par cœur. Le nombre de fois où il allait dans cette pièce pour des raisons diverses et variées était incalculable. Il déposa l’enfant endormie sur la table à langer afin de lui enfiler son petit pyjama. Après quoi, il mit la petite fleur précieuse dans son lit et la couvrit d’une couverture. Un petit baiser accompagné d’un ‘‘fais de beaux rêves, ma puce’’ et il se redressa. Regardant une dernière fois l’enfant sur le point de rejoindre la fourbe Morphée. Il était sur le point de faire demi-tour lorsqu’Alice apparut dans la pièce. Un petit sourire discret s’était dessiné sur les lèvres de Lulu qui s’approcha silencieusement d’elle. Arrivé à sa hauteur, il l’enlaça. La serrant fort dans ses bras.