You have a kind of sick desperation in your laugh.

Recette de grand-mère pour une Igerne ;

Accompagnement favori : aucun // Facile : ★★★☆☆ // Bon marché : ★★☆☆☆ // Préparation : 9 mois // Cuisson : 21 ans

•• Ingrédients :
- 12 morceaux de Naturel pelés et coupés en deux
- 60 g de Générosité
- 1 grosse Vulgarité hachée
- 2 à 3 éclats de Romantisme
- 4 tranches de Responsabilité
- 20 cl d'Impatience
- 180 g d'Enthousiasme
- 60 g de Franchise
- 4 pincées d'Humour
- 2 cuillères à soupe d'Indépendance

♣ If you wake up at a different time, in a different place,
could you wake up as a different person?

C'est dans un appartement au cœur de Chicago que notre histoire prend place. Les pleurs d'une petite fille assise sur son lit attirèrent l'attention de sa mère de vingt-cinq ans, passant la porte de sa chambre pour venir la prendre dans ses bras. Elle savait qu'elle n'avait aucunement besoin de lui demander ce qui la tracassait, la petite lui dirait tout. Toute relation a un truc. Le leur, c'était de tout se dire, ne jamais rien se cacher. La maman avait instauré ça dès le début. La petite hésita quelques instants, profitant intensément de l’étreinte de sa mère, avant de prononcer ces quelques mots. « Pourquoi j'ai pas de papa ? » Jynn hésita quelques instants, ne sachant trop comment réagir. Devait-elle se défaire de ses bras pour lui répondre les yeux dans les yeux, ou la serrer un peu plus fort afin qu'elle sache qu'elle l'aimait plus que tout. Finalement, elle ne bougea pas d'un cil. « Cela ne t'avait pas dérangée jusqu'à présent. » Et ce fut à sa fille de répondre, se dégageant de sa mère et séchant ses larmes afin de lui répondre le plus clairement possible. « Tout le monde se moque de moi à l'école, ils disent que je suis une plaie, que c'est tant mieux si mon père m'a abandonnée, que je ne le méritais sûrement pas. » Du haut de ses quatre ans, elle ne pouvait décemment comprendre pourquoi les enfants étaient si cruels, alors que dans le monde des adultes, ce genre de paroles avait peu d'importance, qu'elles étaient profondément absurdes. Mais peut-être était-il temps de lui dire la vérité. Elle était jeune, mais Igerne avait fait preuve de beaucoup de maturité jusque là. Ses professeurs ne cessaient de lui répéter. Sa fille se sentirait sûrement mieux après lui avoir donné une réponse sincère. « Ma puce, ton père est juste... Je t'aime, et je n'avais pas spécialement envie de te partager avec quelqu'un d'autre. Je voulais concentrer mon attention sur toi, et pas sur une autre personne. J'ai donc demandé à être enceinte, tu n'as pas de papa. Je suis désolée ma puce... Tu m'en veux ? » La gamine esquissa un sourire, et passant une dernière fois une main sur sa joue pour en effacer les larmes, elle se plongea sur le cou de sa mère. « Non maman, bien sûr que non ! Je t'aime fort. J'ai pas besoin de papa, j'ai uniquement besoin de toi. Tu resteras pour toujours avec moi, hein ? »

♣ If I didn’t say anything, people always assumed the worst.

« Ça t'arrive souvent de te balader toute seule comme ça ? » Igerne, surprise, en laissa échapper son petit gâteau des mains. Non seulement le jeune garçon qui venait de la surprendre lui avait ruiné son brownie, désormais plein de terre et de feuilles mortes, mais en plus il lui avait vraiment fait peur. Elle se pensait complètement seule dans cette partie du parc, et était complètement apaisée. Jusqu'à ce qu'il se pointe. Après avoir calmé le rythme de son cœur, elle jeta un dernier regard à son dessert. Fichu. Le regard noir, intrigué, elle se décida à renvoyer balader son interlocuteur. « Non mais ça va pas bien dans ta tête à toi !! C'est une habitude chez toi de faire peur aux gens comme ça ? » Elle le fixait, il n'osait plus ouvrir la bouche ; mais un sourire amusé s'esquissa sur son visage. Exaspérée, elle reprit son chemin « Oh puis je m'en fous. » Mais allez savoir pourquoi, c'est toujours quand on se sent enfin tranquille que le destin décide de nous tomber dessus. Ce jour-là, le destin avait envoyé le garçon de douze ans à ses côtés, faisant route avec elle. « Tu n'as pas répondu à ma question. Que fais-tu seule ici ? C'est dangereux, tu sais. » Elle stoppa, il fit de même. Elle avança d'un pas, il la collait comme une ombre. Igerne recommença ce petit jeu plusieurs fois, et lorsqu'elle comprit qu'elle ne pourrait se débarrasser de lui, elle abdiqua. « Ça ne te regarde absolument pas ; mais si c'est le seul moyen pour que tu me fiches la paix, j'habite juste au bout du chemin là, je rentre chez moi. » Elle aurait pu résister, se battre ; mais elle savait que sur le plan physique, elle n'avait absolument aucune chance. Un petit pois aurait gagné au bras de fer contre elle. « Est-ce que je te fais peur ? » Tout en continuant à marcher, elle lui lança un regard en coin, les sourcils froncés. « Non, t'es simplement chiant. » Il est vrai qu'un mec qui vous suit comme un petit chien alors que vous ne le connaissez pas, ça aurait pu l'effrayer. Mais étant donné qu'il avait l'air d'avoir sensiblement le même âge qu'elle, et qu'il ne semblait pas profondément méchant, elle ne ressentait aucune crainte. « Ben alors pourquoi tu me mens ? » Outrée, elle répondit du tac-au-tac. « Primo, je ne te mens pas. Et secondo, même si je te mentais, t'as jamais entendu l'adage qui dit qu'il ne faut pas parler aux inconnus ? » Elle entendit un petit rire sortir de sa bouche. Elle détourna le regard du sentier pour se poser sur le garçon complètement amusé qui commença à accélérer, juste assez pour la dépasser de quelques mètres. « Ridicule. Déjà, tu ne peux pas te servir de cette consigne comme ça. Tu me parles depuis tout à l'heure ! Et puis, tu sais, je t'ai entendue parler avec une femme. Celle qui s'occupe de l'organisation de la manifestation féministe là, à l'autre bout du parc, et vous parliez du retour à Chicago dès demain. Donc... » Il s'arrêta et se posa devant elle. Il ne lui voulait pas de mal, il désirait simplement qu'elle lui parle. Certes, ils ne se connaissaient ni d’Ève, ni d'Adam ; mais il avait ce désir inexpliqué de discuter avec elle. « Écoute, je sais pas ce que tu me veux. Mais si t'es simplement là pour te foutre de ma gueule parce que ma mère est une pro-féminisme ; tu sais quoi, je te retire tes obligations, vous pouvez disposer Monseigneur ! » Et elle se remit à marcher, en prenant soin de l'éviter. Lui, figé, commença à parler très fort, pour qu'elle l'entende tout de même. « On t'a déjà dit que tu te débrouillais dans la "compétition du plus chiant" toi aussi ? T'es vraiment incroyable. Je suis pas là pour me moquer de toi ; j'ai autre chose à foutre. Moi aussi je viens de là-bas, je vis seul avec ma mère, et elle aussi est de ce monde là ! » Elle s'était arrêtée, puis retournée vers lui. Il haussa les sourcils, esquissa un sourire et Igerne ne put faire autrement que de lancer un sourire gêné. Et ils continuèrent leur route dans les bois, sans but, sans savoir sur quoi ils tomberaient au bout.

♣ I wanted to breathe smoke.

« Mon chou,
Je suis heureuse, je suis amoureuse. J'ai hâte que les vacances pointent le bout de leur nez, pour te raconter à quel point il est merveilleux. Hier soir, c'était mon premier baiser. Depuis le temps que j'attendais ça ; et avec lui c'était... parfait. Tout simplement. Je suis impatiente de te voir, des bises! »
Elle attendit quelques jours, comme à son habitude. L'attente d'une réponse de son ami, qu'elle n'avait plus lâché depuis leur rencontre dans ces bois, était une de ces choses qui vous motivent chaque matin à vous lever. Malgré les kilomètres, ils ne cessaient d'avoir besoin l'un de l'autre.
« Igerne,
Je t'aime. »
Et ce matin là, en se précipitant à la boîte aux lettres, elle pensait à tout sauf à ce qu'elle allait découvrir. Elle ne savait quoi faire, quoi répondre. Elle attendit de nombreux jours avant de lui donner une réponse.
« Tu ne peux pas me faire ça.
Dans le fond, ce n'est peut être pas une si bonne idée que ça de venir chez toi la semaine prochaine... »
Et leurs réponses se firent de plus en plus lointaines. L'espace entre chaque s'agrandissait tellement. Mais ils ne pouvaient rompre tout contact ; Lui était fou amoureux d'elle, et elle avait irrémédiablement besoin de lui. En y repensant, elle se dit qu'elle fut égoïste, terriblement égoïste ; elle aurait du le laisser partir, pour ne pas qu'il souffre. Au lieu de ça, elle vécu une belle première histoire avec ce garçon ; et laissa son meilleur ami en savoir les moindres détails.
Aujourd'hui, lorsqu'elle s'y replonge, elle déteste la personne qu'elle fut cette année là.

♣ You’re the all-singing all-dancing crap of the world.

« boyndrug »

♣ I ran. I ran until my muscles burned
and my veins pumped battery acid. Then I ran some more.

« escape »

♣ Every evening I died and every evening I was born again.
Resurrected.

« denverhotel »

♣ Condom is the glass slipper of our generation.
You slip one on when you meet a stranger. You dance all night...
then you throw it away. The condom, I mean, not the stranger.

« gab »