Comment être même sûre qu'il viendrait ? Elle était assise sur ce banc depuis bientôt une heure, à contempler le ciel et la terre sous ses pieds. Elle avait eu besoin d'air, envie d'un grand bol d'air frais. Besoin d'oublier tout ça. Mais comment se sortir ça de la tête ? Même se taper contre les murs n'avait pas réussi ; et elle pensait sincèrement que se promener l'aiderait. Bullshit.
Le soleil avait eu le temps de se coucher, depuis qu'elle avait posé ses fesses sur ces planches. Il ne restait plus qu'un simple filet de lumière. Et elle l'attendait. Encore ; et toujours. Elle s'attendait à tout. De sa venue sourire aux lèvres à son absence hargneuse. Il en avait tous les droits. Et même elle ne savait pas si elle préférait qu'il réponde à son appel, ou non. Après tout, si il décidait de la laisser seule, elle ne pourrait lui en vouloir. L'ignorant depuis des jours, filtrant ses appels et laissant sans réponse ses messages ; elle ne méritait que ça.
Perdue, pensive et totalement à côté de ses pompes, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pourrait dire si il se pointait. "Salut. On baise?. Il fait beau aujourd'hui. Il y a un nouveau café en bas de chez moi. Ça te dit une ballade?". Ridicule. Il méritait des explications, et non une discussion phatique. Et puis un craquement de branche, des bruits de feuille morte, un regard derrière elle, et il était là. Il avait donc eu son message, et avait accepté.
« Gab... » Pathétique. Ce seul son la mettait dans tous ses états. Elle avait la tremblotte, et tout en se levant à sa rencontre, elle pensait à ce qu'elle pourrait dire. « Ecoute, je... » Elle s'était arrêtée. Non seulement de parler, mais également à quelques mètres de lui. Ses jambes ne voulaient faire un pas de plus. Et soudain, tout se bloqua. Que lui dire ? Elle prit une grande respiration, et tout en esquissant un petit sourire gêné, elle entama un sujet totalement différent de ce que pour quoi elle l'avait fait venir. « Comment tu vas ? » Elle lui devait des explications. Il méritait une raison à ce silence. Elle le savait, mais c'était trop dur. Fuck off.

[sorry babe, c'est court. mais je suis inspirée, j'ai envie de faire avancer tout ça. ♥]

Et maintenant, soit on fait un pas en avant, ou on tourne le dos et s’enfuit. On se retrouve face à un choix. Et aujourd’hui, Gabin doit faire le sien.
La tête entre les mains, Gabin réfléchissait à ce qu’il devait décider. Le cul posé sur son canapé depuis des heures, il ne savait que faire. Comment pouvait-il être sûr de faire le bon choix ? Si elle était la bonne personne ? Elle l’attendait dans ce parc, probablement une clope glissée entre son index et majeur, les yeux dans le vide. Lui, dans son appartement à songer si elle méritait qu’il vienne, fixant un bol vide. Cette image (-le bol-) reflétait sa propre image : une vie insipide sans elle. Depuis des jours, Gabin n’avait pas eu de nouvelles malgré le nombreux odieux de sms, mail, et messages sur son répondeur à saturer son téléphone. Mais il avait besoin d’elle, cet éloignement lui avait prouvé qu’il régnait plus qu’une simple histoire de sexe entre ces deux être-humains. Le jeune homme se l’avouait, mais était-il capable de lui avouer à elle, cette fille, Igerne ?
La belle rousse avait envoyé ce sms « Rejoins-moi à Washington Park ! ». Il n’avait pas répondu, jouant à son tour l’ignorance dans son plus grand rôle. Or ce comportement le rongeait, il ne pouvait pas tenir en place. Puis, après cinq longues heures de réflexion, Gabin avait enfin décidé de sortir de son appartement pour la rejoindre. L’air emplit ses poumons lui procurant une poussée de courage. En avait –il vraiment besoin ? Il ne connaissait pas la réponse. Cependant il posait un pas devant l’autre avec une aisance, tandis que son cerveau se faisait la guerre pour prendre la bonne décision. Arrivé à l’angle de la rue qui menait au parc, Gabin avait fait son choix. Il la voulait, ELLE ! L’avoir avec lui tous les jours, et pas seulement du sexe. Mais aussi ses sentiments enfermés depuis trop longtemps dans son cœur, dont le rythme accélérait de façon monstrueuse à l’approche du point de rendez-vous.
Enfin il la trouva, assise sur un banc sa chevelure rousse ondulant au tempo du vent. Igerne l’avait entendu arriver, puisque elle avait tourné la tête, pour venir à sa rencontre. Elle s’arrêta à quelques centimètres de Gabin, frissonnante. Elle entama une phrase, pour la stopper dans sa course. Il fallut à la jeune femme plusieurs millièmes de secondes pour se reprendre, et demander comment allait le jeune homme. Au fond de lui, Gabin allait bien. Maintenant. Et sans s’en rendre compte, il tenait enlacé dans ses bras la jeune fille, lui déposant un baiser sur ses lèvres si douces. Le cœur avait pris le dessus sur son cerveau. La preuve est que les sentiments viennent vraiment du cœur. Gardant ses bras autour de la rouquine, il lui susurra à l’oreille tendrement : « A présent, je vais bien ! »

Il était là, sous ses yeux. C'était vrai qu'il était beau. Les minces rayons du soleil restants reflétaient sur sa chevelure blonde, et lui donnaient un air angélique. Parfait. Oui, c'était le mot ; il était parfait.
Le cœur qui bat, les mains moites, la gorge serrée, le regard absorbé par le visage de cet homme particulier. Cette sensation, Igerne l'avait déjà ressentie une fois. C'était il y a déjà quelques années, mais elle s'en souvenait comme si c'était hier. Elle ne pourrait sûrement jamais oublier l'effet que cela lui avait fait. La sensation de liberté, et de contraintes à la fois. Les contraintes oui, et le malheur. Cette relation s'était si mal terminée. Son cœur en avait tellement souffert. Elle avait du fuir. Partir très loin, pour ne jamais revenir. Pour combler le trou qu'il avait fait dans son cœur. Et puis elle fit la connaissance de Gabin. Cet homme merveilleux. Au cœur pur, intelligent et doux à la fois. Elle cherchait à Denver un nouveau départ. Sa présence lui avait redonné vie. Sa rencontre l'avait guérie. Et aujourd'hui, voilà que Cupidon revenait à grands renforts de flèches, câlins et baisers. Enfoiré d'angelot.
Comment pouvait-elle savoir que tout ça se terminerait bien ? Comment savoir si ça durerait ? Allait-elle souffrir ? Était-ce l'homme de sa vie ? Personne ne pouvait répondre à cette question. Le seul écho était celui de son cœur. Celui qui lui disait de foncer. No matter what...
Et de se sentir, en une fraction de seconde, apaisée par son étreinte ne faisait que la réconforter dans son envie. Et ce baiser. Si doux, si voluptueux. Merde. Elle le voulait, Lui. Peu importe ce qu'il se passerait, en fin de compte, elle était sûre d'être heureuse à ses côtés. Même un bref instant. Petite fille égoïste. « Gab... Je... » Verbe vulgaire, employé à tort et à travers dans cette société pourrie ; mais qui pourtant ne s’échappait de ses lèvres. « J'ai besoin de toi. » Un bon début. Elle s'était détachée de son étreinte, et ayant peur qu'il prenne ses mots de travers, elle enchaîna. « Besoin de toi plus que tu ne le penses. Je... J'ai envie de plus. Besoin de plus. J'ai envie de me réveiller chaque matin à tes côtés, de voir les premiers rayons du soleil briller sur la marque de bave que tu laisses chaque nuit. Je ne peux plus attendre chaque soir un message de toi. Patienter jusque ce que tu m'accordes le droit de passer chez toi. Je ne pourrais pas supporter que tu en rencontres un autre. Égoïste que je suis ; j'ai... J'ai voulu me voiler la face ces derniers jours. Mais le fait est là. Gab, je... Ne m'en veux pas. »
Voyant le jeune homme ébahi devant cette tirade ; ce qu'elle pouvait décemment comprendre. Elle chercha dans son sac une clope et un briquet. Patienter, encore et toujours. Bordel, mais pourquoi avait-elle fait ça. Et ce putain de feu qui ne voulait lui répondre. Holy shit... mais qu'avait-elle fait ?...

Il est des jours où Cupidon s’en fout. Mais à ce moment précis, il était présent la corde de son arc tendu dans la direction des deux tourtereaux essayant de prononcer les paroles qui leur rappelait de mauvaises blessures qui avaient mis du temps à cicatriser. Mais Gabin ne voulait pas se voiler la face, à l’instant, il la voulait elle. Igerne se dégagea de l’étreinte du jeune blond, hésitante. « J'ai besoin de toi. » Sans laisser une minute à Gabin pour lui répondre, elle s’aventura dans une longue tirade. Elle prononçait chaque syllabe comme si elle perdait une partie d’elle à chacun de ses mots. Gabin buvait ces morceaux d’elle. Elle débitait exactement ce qu’il avait envie d’entendre, ce qu’il avait besoin d’entendre, ce qui le rassurait sur elle, sur sa décision. C’était elle, sa personne. Sa moitié, son ‘’âme sœur’’ malgré la vulgarisation du terme par cette société, où l’amour est relégué au second plan, conséquence de la démocratisation du sexe. A la fin de sa poésie douce aux oreilles de Gabin, il paraissait déconfit. Comme si on venait de lui apprendre que le père noël n’existait pas. Mais aussi excité qu’un vingt-cinq décembre au matin dévorant des yeux les cadeaux au pied du sapin.
Gabin venait de perdre la parole, un peu chamboulé. Enfin, il s’aperçoit qu’elle a des difficultés à allumer sa cigarette. Il prit la boite d’allumette dans sa sacoche, pour en gratter une sur le racloir qui la fit étinceler. Elle avança sa cigarette pour jouir de la galanterie de son homme. Car oui, c’était ce qu’il était devenu. Un couple. Celui qui rend heureux, mais qui vous détruit aussi un petit peu. Celui qui vous enlève une partie de votre liberté. Celui qui certaines fois, fait que le « je » deviens un « on ».
Gabin prit la main de la jeune pour l’apporter à sa bouche, lui permettant de tirer une bouffée sur sa cigarette. Non-fumeur, il se permettait quelques tafs de temps à autres. Il se glissa derrière elle, l’enfermant dans son étreinte, déposant sa tête sur ses épaules si légères. Cette étreinte mouvementée par quelques baisers posés dans le cou, et/ou la nuque de la jeune femme. A chaque contact, on pouvait voir son petit duvet de cheveux se dresser sur le haut de sa nuque. «J’ai besoin de toi aussi » lâcha-t-il au creux de son oreille. « Et tu n’es pas égoïste. Je ne supporterais pas que tu rencontres une autre personne aussi. Igerne, tu viens de dire exactement les bonnes paroles. Celle que je voulais entendre. Et je t’apprécie pour cette qualité aussi, ton courage. J’aime ça ! » Puis dans un moment désinvolte « ça fait de nous un couple, hein ? C’est bien la définition, non ? » Laissant échapper un sourire –freedent- sur ces phrases.

Avait-elle loupé sa chance ? A l'instar de ce briquet qui, pour la énième fois, ne voulait fonctionner. Cet objet devenu agaçant, futile et sans intérêt. Tout en persévérant avec lui, elle ne pouvait s'empêcher de s'identifier à l'objet. Était-elle devenue aussi ennuyante que ce briquet à ses yeux ? Aux vues de l'expression du jeune homme, elle en avait bien peur. Le lien entre l'absurdité de sa déclaration et l'objet si ridicule était flagrant aux yeux d'Igerne. Merde. Mais quelle raison ridicule l'avait poussée à lui dire tout ça ? Et puis il y eut ce crépitement d'allumette et le regard brillant du jeune homme. Le geste bienveillant de ce dernier la perturbait. Elle avança sa cigarette auprès de la flammèche, et la lueur de son ami, qui prit sa main avec une douceur extrême, lui réchauffa le cœur.
Il lui avait sauvé la vie, illuminée, de la même façon dont il l'avait aidée avec ce feu. Ridicule, comme raisonnement. Mais c'était tellement le cas dans toute son âme. Elle détestait le romantisme, l'idée d' « âme-sœur », le système du couple, la galanterie et toutes ces choses qui font de deux êtres une seule et même personne. Pathétique.
Et puis, il y eut ces mots. Elle buvait les paroles du jeune homme à la façon dont elle engloutissait son café le matin. Pas une goutte ne manquait, elle intériorisait tout. Absorbée, c'était le mot. Et puis ses baisers sur sa nuque, si rédempteurs. Le bonheur était dans le creux des bras de Gabin. Ces mots susurrés à l'oreille ne firent que resserrer inconsciemment l'étreinte de la jeune femme. Et elle ferma les yeux. Et elle aurait voulu que ce moment dure toujours, et à jamais.
Si elle avait seulement songé ressentir un truc pareil il y a quelques jours, elle se serait rit au nez. Mais maintenant, d'après les mots du jeune blond, ils formaient un « un couple ». Whoa. Même plus tôt dans la journée, elle n'osait penser que cela pouvait arriver. Et tout en gardant ses bras autour du cou du jeune homme, elle lui fit un doux baiser sur la joue. « Tu aurais pu choisir n'importe quel adjectif. Mais courageuse, sûrement pas. Une fille courageuse ne fuit pas devant ses sentiments, ne prends pas consciemment la décision de ne pas répondre aux appels, et surtout, oui surtout, donne des nouvelles et des explications. Donc courageuse, non, absolument pas. » Ajouta-t-elle avec un sourire. Elle se détacha de lui juste assez pour voir ses yeux, et lui lancer un regard à la fois amusé, curieux et brillant. « Et un couple, maintenant, c'est censé faire quoi ? ». Elle afficha un sourire, et un clin d’œil s'échappa d'elle.

Elle se détacha de ses bras, son regard droit dans le sien. Elle jouait avec lui, heureuse de ce qu’il se passait dans sa vie. Gabin était attiré par elle, tel un papillon par une flamme. Il se brûle les ailes, mais aucune importance parce qu’Igerne est avec lui. « Et un couple, maintenant, c'est censé faire quoi ? » ajoutant un clin d’œil à ses paroles. C’était une coquine, elle était comme lui jouant pour faire oublier le romantisme qu’il détestait tant. « Je t’emmène au restaurant. Rien de romantique. Je suis sûr que tu connais ce restaurant ? »
Il l’embrassa une fois de plus, puis l’entraina vers la sortie du Washington Park. Gabin alla récupérer sa voiture en bas de son appartement qui se trouvait à quelques minutes à pied du parc, à Columbine St. Les deux jeunes entrèrent dans sa voiture, une jaguar, exactement la même que dans le long métrage ‘’my blueberry night ‘’ conduit par la belle Natalie Portman. L’avantage d’être un mannequin célèbre et de bien gagner sa vie, est de se faire des petits plaisirs qui viennent combler un besoin matériel que chaque homme a besoin.
Gabin démarra la jaguar, et emprunta la Valley Hwy (autoroute de denver) pour sortir sur la 6th avenue. Il gara la voiture entre la sixième, et Lincoln St. Le jeune homme vint ouvrir la portière de la jeune femme. Il n’était pas un romantique, mais il avait toujours eu des bonnes manières. Vieux garçon, peut-être. Mais au moins, il possédait une éducation.
Il lui banda les yeux avec son foulard, et la guida jusqu’au point de rendez-vous où ils se rendaient pour manger. Elle devait surement se douter aux odeurs qui emplissaient la rue. Puis il les arrête juste devant le MacDonald, près du Denver Hospital. « Je t’avais bien dit que tu connaissais où nous allions manger » lui lâcha-t-il en plaisantant. Mais Gabin avait choisit ce fast food pour une bonne raison. C'est ici qu'ils s'étaient connus, dans ce même endroit qu'il lui avait servi son Big mac-potatoes. A cette époque, il n'était encore d'un employé banal, qui faisait juste de meilleures ventes que les autres grâce à sa gueule. Et aujourd'hui, il en est là grâce à sa gueule. Société de beauté de consommation. Bref, ce McDo était leur grotte des souvenirs. La source de leur histoire. Romantique!? Non, nostalgique plutôt.

Et puis, tout passa en un éclair. Le baiser, le départ du parc, la Jaguar, l'autoroute, Lincoln St. Elle eut l'impression que tout était passé si vite. Et pourtant, un sentiment de plénitude l'envahissait. C'était donc ça alors, le hic. Tout allait toujours se dérouler à deux cent à l'heure ? Elle ne verrait pas le bonheur s'attarder, elle ne ferait que le toucher alors qu'il continuerait sa course ? Tant pis. Si c'était le prix à payer pour sentir Gabin lui nouer un foulard sur les yeux, elle n'hésiterait pas une seconde.
Il y avait comme une odeur dans l'air. Une odeur qu'elle connaissait. Une odeur de... Enfin, sa vue lui fut rendue. Du gras ? C'était donc ça, une odeur d'huile ! Elle était sûre qu'elle avait déjà senti ça. Le Macdo, whoa. Tu parles d'un restau' ! Et devant l'acte de son -désormais- petit ami, elle réagit comme toute nana normalement constituée. « C'est ça ton restau' ? Tu rigoles j'espère ? » Enfin ça, c'est ce qu'elle aurait du faire. Ce qu'une fille normale aurait dit. Au lieu de ça, elle éclata en un rire, bien à elle, et sourire épanoui, elle se tourna vers le jeune homme. « C'est juste parfait Gab' ! » Le bonheur rayonnait sur son visage. Et sur sa petite personne. Du haut de son petit mètre soixante cinq, elle sautillait sur place et tout en tenant la main de son ami, commença à avancer vers le comptoir.
Venant d'Igerne, cette réaction était... habituelle. Premièrement, un vrai restaurant romantiqueàlamordsmoilenoeud l'aurait foutue incroyablement mal à l'aise. Et puis, pour ces deux là, il n'y avait rien qui signifiait plus que le Macdo. Lieu de la première rencontre, du premier échange de regards. Elle n'oublierait probablement jamais ce jour là. Il était à son poste, et devant lui se tenait un nombre absolument incroyable de nanas. Toutes attendaient patiemment d'être servies par le plus beau. Igie, ne sachant trop si elle était médusée, choquée ou amusée par la situation, s'était rendue au comptoir voisin, où il n'y avait absolument personne. C'était compréhensible, le pauvre chou, avec sa face de pizza ne pouvait rivaliser avec le blond d'à côté. Mais elle s'en foutait, elle avait la dalle. Et puis... Il est inutile de raconter cette anecdote, tout ce qui est à savoir c'est que leurs deux yeux se sont rencontrés un peu plus tard dans la journée, lorsqu'elle était venue chercher son dessert.
Enfin, ils arrivèrent à destination. Une fois dans la queue, Igerne se permit de lui lâcher la main, qu'elle tenait de façon presque enfantine ; et de façon totalement perchée, elle commença à faire la révérence à Gabin. Regard à la fois amusé et évocateur en coin. « Et Monseigneur, afin de pouvoir ajouter une note à cette touche de non-romantisme absolu, je vous quémanderai d'avoir l'obligeance de me laisser vous payer le repas. » Et elle éclata d'un rire qui résonna dans tout le fast-food.

Le Mcdonald’s avait été sa maison pendant un peu plus d’un an. Il avait commencé ici comme équipier pour finir instructeur. Ce n’était pas une carrière glorieuse, mais c’était son premier travail lui permettant de financer ses études de journalisme. Ses parents voulant lui apprendre les responsabilités et la dureté de la vie. Il était devenu, dans la ville, une petite star locale rameutant pas mal de furies en chaleur –culottes mouillés- à ce restaurant, faisant un des plus rentables de la ville. Et permettant aussi au jeune homme d’avoir un salaire un petit peu plus élevé, mais très légèrement. Je ne vais pas vous faire un monologue sur la carrière du burger de la frite. Mais autant vous dire que pour Gabin ce restaurant est un temple. Les têtes n’étaient plus les mêmes, à part quelques managers, et le directeur. Il restait seulement un jeune garçon d’une vingtaine d’année qui avait commencé en même temps que Gabin. A l’époque c’était un petit boutonneux. Ce dernier n’avait pas encore vu son vieil ami qui était devenu mannequin, tandis que lui faisait encore des burgers pour la grande chaine américaine. Gabin se sentait un peu mal à l’aise par rapport à lui.
Igerne lâcha lui lâcha la main pour faire les bonnes manières aristocratiques. « Et Monseigneur, afin de pouvoir ajouter une note à cette touche de non-romantisme absolu, je vous quémanderai d'avoir l'obligeance de me laisser vous payer le repas. » Puis elle éclata de rire, faisant retourner toute la foule vers eux. Gabin adorait son rire, si reconnaissable parmi tant d’autres. Si unique, tout comme elle. Ces deux êtres étaient uniques, et semblable à la fois. Ils se comprenaient, et avait tous les deux une beauté sans pareil. Fillmore, avait dû être attiré par le rire, car il accourut vers Gabin pour le prendre dans ses bras. Depuis la dernière fois, le jeune homme avait changé. Plus aucuns boutons sur la gueule, il prenait soin de lui, et sur son t-shirt on pouvait lire ‘’Fill’’. Car Gabin lui avait déjà avoué : Fillmore est vraiment un prénom pourri. Et à l’époque avec les boutons, il n’avait aucune chance avec les filles. –Finalement, Fill est gay. Et est devenu un tombeur auprès de la gente masculine- «Je suis content de te voir par ici ! » avait laché Fill. « Je suis heureux aussi. »avait répondu Gabin le serrant à son tour dans ses bras.
« Je te présente Igerne, ma … petite-amie.. ? Ça te va ce terme hein ? » avait demandé Gabin à la jeune femme, laissant apparaitre son plus beau sourire freedent. Les présentations faites, Fill était retourné à son poste en nous promettant que c’est lui qui leur payait le repas, et qu’ils pouvaient prendre tout ce qu’il souhaitait. Gabin était gêné, mais il avait accepté quand même, ne voulant pas vexer son ami.
« Au final, tu ne paies pas. Mais l’intention y était. Je te laisserai être galant à la prochaine sortie. Promis. » Sur ces mots, il lui déposa un baiser sur la joue, et croisa ses doigts avec les siens.

« Ils vécurent heureux, se marièrent
et eurent beaucoup d'enfants. »

Ou pas.
Affaire à suivre...